A quelques encablures de Nancy, le village de Mazerulles conserve deux murs : le premier éclatant pour les meubles Soustre, le second moins bien conservé pour la Samaritaine de Nancy.
Dans les mêmes tons que l'isarienne de Troissereux, ce mur peint barré par Saint-Raphaël témoigne de la notoriété et de la longévité de l'apéritif. A l'instar de Byrrh, Suze ou Dubonnet, on le trouve partout. Et si les deux premiers ont très peu innové dans leur traduction peinte, à chaque époque sa version pour Dubonnet et Saint-Raphaël : de la très classique d'avant-guerre avec ses deux serveurs, en passant la version avec bouteille, pour finir par celle-ci à la cursive dynamique qui n'a pas pris une ride.
Admirable intégration des cinq lettres de la boisson catalane dans l'héberge contrainte de cette maison : tout y est, le liseré d'encadrement, la hauteur et l'épaisseur des lettres impeccablement maîtrisés. Même la fenêtre a été incorporée à l'ensemble jusqu'à être presque totalement absorbée visuellement. Une pub parfaite !
Moncel-sur-Seille, avril 2013. Un chef d'oeuvre capturé par Thibault, l'infatigable arpenteur de nationales...