Deux publicités pour une très grande surface idéalement placée : une gigantesque Saint-Raphaël surmontée de son macaron aux deux serveurs, et une plus modeste, mais non moins intéressante, par la vivacité de ses couleurs, Bénédictine.
Ce mur vient de disparaître dans la construction d'une maison et les surfaces encore visibles du mur ont été piquetées pour un rendu plus net de la façade de cette bâtisse tourangelle de caractère au bord de l'ancienne nationale 152.
Si ce blog va permettre d'en garder la trace, ces disparitions m'interpellent toujours. A quelques kilomètres de là, la même mésaventure est arrivée à un mur peint Energic, tandis qu'un des murs peints voisins se voyait préserver par on ne sait quel miracle.
Il y a bien donc autant de prises de décisions sur la conservation ou la disparition de ces murs qu'il y a de propriétaires. Et si bien sûr on ne peut contraindre ces derniers à abandonner un projet immobilier pour une publicité peinte, on pourrait imaginer que les services des villes qui instruisent les permis de construire soient sensibilisés et conscients de l'intérêt patrimonial, de mémoire, voire de l'intérêt artistique -pour certaines d'entre elles -de ces oeuvres.
Cette nouvelle disparition me fait poser plusieurs questions. La première sur le glissement progressif du message délivré à la vue d'un mur peint qui contribue grandement à s'en détacher. Que voit-on ? Un mur défraîchi ? Une oeuvre patinée par le temps ? Un message publicitaire parmi d'autres ? La seconde question est celle du statut de la publicité peinte. A qui appartient elle. A tous, car visible de la voie publique ou au(x) seul(s) propriétaires du mur support ? Enfin, la question de la législation ou du moins d'aides à la protection et à la valorisation me semble récurrente. Que peut on défendre à travers ces murs : la patte d'un peintre, une création originale -même si elle est déclinée en séries-, un savoir-faire qui tend à disparaître, la préservation d'une marque disparue ? L'aspect patrimonial et de mémoire peut il cohabiter ou supplanter l'intérêt privé ? Le débat est ouvert !
Merci à P & M pour la dernière photo.