mardi 18 juin 2013

(Rideau)

La découverte de ces devantures silencieuses me replonge toujours dans les souvenirs très précis de mon enfance. En vacances chez mes grands-parents, dans un petit village planté au bout d'une longue côte en ligne droite - la route de Tours-, on arrivait au carrefour de quatre rues formant une petite place et on embrassait, d'un seul coup d'oeil, tous les commerces faisant bloc autour de l'église. Ce noyau dur semblait ne vouloir jamais plier face aux assauts des grandes surfaces. Plusieurs cafés, un quincailler, un hôtel, une boulangerie... Mais mes grands-parents avaient déjà baissé la garde, décidant que les courses mensuelles se feraient désormais dans le gros bourg d'à côté, et que pour le reste, les livraisons étaient plus appropriées. Seule resta dans les derniers étés des mes vacances, la boulangerie, tenue pas une très vieille dame, sourde, qui finit par mourir, laissant le village orphelin de son dernier commerce. Je n'ai plus guère l'occasion d'y retourner, mes grands-parents ayant disparu depuis longtemps, mais j'aurais aimé poser mon regard d'adulte avec eux sur cette situation dont ils ont été en partie et bien malgré eux, les acteurs silencieux.

Dieuze, avril 2013.
Merci à Thibault.

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