Le 29 août dernier, je me suis rendue à Arques dans le Pas-de-Calais. J'avais entendu parler de l'ascenseur à bateaux des Fontinettes et je voulais voir à quoi cela pouvait bien ressembler (un ascenseur à bateaux!), moi qui vis au bord d'une rivière canalisée où passent de nombreuses péniches faisant route vers le nord. Le site était fermé quand je suis arrivée, mais il était possible de suivre un chemin balisé pour arriver au pied de la nouvelle écluse inaugurée en 1967, le long du canal de Neuffossé.
Le 6 septembre, de retour chez moi, je cherche à en savoir plus sur ce curieux site. En ouvrant un livre sur l'histoire des canaux en France, je tombe sur une petite photographie en noir et blanc.
On y voit un ensemble des 5 écluses. On y devine aussi deux personnes assises dans l'herbe à droite et un vélo à gauche. Au dos de la photo il est écrit "les 7 * écluses d'Arques, 6 août 1951". Arques, c'est là où se trouve aussi l'ascenseur des Fontinettes. Et cette écriture, c'est celle de ma grand-mère. En recoupant les éléments du paysage, j'en déduis que la photo est prise très certainement depuis l'ascenseur à bateaux. Cette concordance de dates, cette découverte photographique, 60 ans et 1 mois après avoir été prise, est troublante et me trouble encore. Il y a là une partie des mes racines familiales qui m'est complètement inconnue mais qui pourtant me parle.
Et je crois bien que comme l'indique le nom de la péniche qui fit la manoeuvre ce jour là dans l'écluse, il est temps de partir à la découverte de mes racines : "Let's go !"
Et je crois bien que comme l'indique le nom de la péniche qui fit la manoeuvre ce jour là dans l'écluse, il est temps de partir à la découverte de mes racines : "Let's go !"
* en réalité il y avait seulement 5 écluses construites entre 1754 et 1780 pour relier Saint-Omer sur l'Aa à Aire, sur la Lys et qui ont permis de récupérer les 13 mètres de dénivellation du canal. Ces écluses ont été utilisées jusque vers les années 1870. Un arrêté ministériel de 1877 les condamna définitivement en portant la longueur des sas à 38.50 mètres : les travaux de mise au gabarit ne furent pas réalisés (d'autant que le temps de passage, devant la forte augmentation du trafic était déjà compliqué et pouvait atteindre plusieurs jours). On décida donc la construction d'un ascenseur à bateaux composé de deux sas mobiles de 38.50 mètres de long, 5.40 mètres de large et 5.50 mètres de profondeur (dans la partie centrale) portés par un piston en fonte de 15 mètres de haut et 2 mètres de diamètre. Lorsque l'ascenseur à bateaux fut abandonné et la nouvelle écluse édifiée, l'échelle des 5 écluses qui avait été conservée pour contrer les éventuelles pannes de l'ascenseur, fut détruite.