(Originale)

Voici une belle composition qui tient beaucoup à la mise en espace des différents éléments de la publicité peinte. Pour pouvoir optimiser au mieux cet espace contraint et en rendre la lecture et la vision faciles, le peintre en lettres a placé le nom de la marque Suze au même niveau que la porte. Le nom du diffuseur prenant place sur la pierre taillée au dessus de l'entrée.

Coulanges-sur-Yonne, 26 rue d'Auxerre, 1er septembre 2018.

(En sursis ?)

Une petit format pour un grand journal -comme son nom ne l'indique pas !-  Le Petit Journal est ici représentré avec sa bannière mettant en avant son lectorat. 5 millions tout de même, ce n'était pas rien.

Crain, 13 rue Albert Rocher, 2 septembre 2018.

(Double)

Julien Damoy est le fondateur d'une enseigne de commerce de vin et d'épicerie qui à l'instar de Félix Potin, essaima dans toute la France dès la fin du 19e siècle et jusqu'au milieu du 20e siècle. L'enseigne date probablement d'entre deux guerres, comme le laisse supposer l'aspect ouvragé des lettres capitales. On y lit : "Produits DAMOY. Nouveautés, Confections, Chaussures". Et sous cette enseigne, c'est une belle surprise que l'on découvre, une publicité pour le chocolat VINAY. La chocolaterie était située à Ivry sur Seine et a été active entre 1900 et 1959.

Seignelay, 11 juillet 2018.

Merci à François pour cette double prise !

(Du tonnerre)

Des biscuits du tonnerre ! Le mur peint réalisé pour la marque LU a ici conservé son beau fond bleu profond et son cadre noir. La publicité proclame "Exiger le petit beure LU Lefèvre Utile".

Tonnerre, 11 juillet 2018. 

Merci à François !

(Pique-Nique)

Le mur plein nord de cette grande maison située à l'entrée de Dannemoine et longeant le canal de Bourgogne offre à lui seul un pique-nique complet, boissons comprises. De la première publicité pour Martini il ne reste plus grand chose : elle recouvrait quasi intégralement le mur. Le percement d'une porte est venu supprimer une partie de la mention "vin tonique à la gentiane". La seconde semble avoir été une publicité pour Cinzano autre boisson italienne. S'en sont suivies deux pubs pour Olida : une de grande taille, l'autre plus modeste, puis une dernière, dont on ne distingue que quelques lettres et un bandeau mentionnant "Sortie Tonnerre".

Dannemoine, D 905 (rue de Paris à Genève)

Par Thibault !

(Le chic parisien)

Paris a toujours incarné en matière de mode, l'élégance et la classe. Ce modèle parisien, s'est souvent traduit, à quelques encâblures de la capitale, par des enseignes très explicites comme pour ce salon de coiffure "Paris coiffure, spécialiste pour dames", tenu  par André et Danielle situé dans l'Yonne.

Villeneuve-sur-Yonne, été 2013. Par Thibault.

(Boucheries)

Deux devantures, deux styles, deux époques pour une même activité. La boucherie-charcuterie arrive dans le trio de tête (avec les cafés et les boulangeries) des commerces fermés que l'on croise dans les (petites) communes : ces deux devantures vont donc rejoindre les charcuteries et  boucheries déjà publiées ici.

Arces-Dilo* (Yonne), août 2012. Le Mazeau (Deux-Sèvres), juillet 2013. 
*Merci à Thibault.

(Trois)

La réutilisation d'un emplacement publicitaire ne trompe pas. Elle signifie que la place est très bien choisie : bien en vue, bien exposée, avec peu de risques d'altérations  du bâti par des percements ou des reprises de l'enduit. Et si aujourd'hui il est chose facile de poser, reposer, déposer des affiches, le peintre en lettres devait lui avoir une vision d'ensemble de son oeuvre : bons ajustement et espacement des lettres, choix de la déclinaison du slogan, sans oublier la signature, celle du diffuseur ! S'il est une chose en revanche qu'il était  sans doute difficile d'apprécier, c'était l'usure du temps. Celle qui nous donne à voir aujourd'hui des palimpsestes révélateurs des traces successives du passé.

Sur cette maison de Champlost : chocolat Poulain, Suze et Frigidaire.

Champlost (Yonne), juillet 2013. Par Thibault.

(A comme...)

Tronçon d'origine non déclassé, la nationale 77, comme toute nationale, est le paradis des murs peints ! Deux beaux spécimens y sont encore visibles : un palimpseste pour les machines à"bien" laver Atlantic et une seconde pour l'huile de France Antar "Tri-Super".

Villeneuve-Saint-Salves, août 2013.

Merci à Thibault.

(Le bleu a la cote)

Les traits sont fins, le pas décidé, l'allure générale pleine de prestance. Aussi joyeux que son compère Rhovyl à qui il emprunte sa musculature, l'homme est habillé en Adolphe Lafont. Des vêtements conçus pour le travail : pantalon ample, évasé au niveau des cuisses et des genoux et resserré aux mollets et chevilles. L'industriel lyonnais Adolphe Lafont a fait - et fait toujours- florès partout en France. Il a notamment laissé son emprunte de patron paternaliste à Villeurbanne à travers cet exquis jardin des touts petits.

Auxerre, été 2013. Merci à Thibault.

(Oeuf cocotte)

La star (Société Technique d'Alimentation Rationnelle) du jour est ce grand mur peint aux portes de la gare d'Auxerre. Une très belle composition pour la société tourangelle spécialisée dans les aliments, les volailles et les oeufs. Avec le numéro de téléphone (le 806 !) sortant du bec du volatile habilement dessiné à partir d'un oeuf, nous ne sommes pas loin du perroquet Radiola qui craque "Qui dit radio, dit Radiola !"

35 avenue de la Tournelle, Auxerre, 4 mars 2013

Un post griffonné pour Guillaume et sa rude journée.

(Odette et Lucien)

66 ans. C'est le temps qu'il a fallu pour que ces photos arrivent jusqu'à moi. Ce sont des photos de famille. Celles d'un cortège de mariage fixé sur la pellicule le 19 octobre 1946 à Epineau-les-Voves. Ma grand-mère Odette, née à Paris, épouse ce jour-là Lucien, un policier rencontré à la capitale. Le mariage se fait en dépit de l'usage, dans le pays du marié, où la famille est implantée depuis des générations *. 
Le cortège vient de quitter l'église et a rejoint la nationale 6 pour fêter l'évènement dans la propriété familiale, un ancien relais de poste situé au bordure de la grande route. Le photographe suit pas à pas l'ébranlement du cortège qui passe devant un premier paté de maison, coupe un carrefour, puis aborde un second groupe de maisons où l'on découvre un pignon peint pour l'Anis Gras ** (un apéritif distillé d'Alger). Un tel cortège serait aujourd'hui impossible et impensable au même endroit tant la circulation est dense. 

 **Toutes les maisons longées par le cortège il y a 66 ans existent encore. Les publicités peintes se sont succédées sur les héberges et certaines comme l'Anis Gras sont aujourd'hui masquées sous un épais crépi. 

*J'ai déjà évoqué ici mes racines bourguignonnes qui sont celles de mon grand-père maternel et celles plus méconnues de la branche maternelle de ma grand-mère.

(La triboélectricité est ma force*)

Un petit tour au crépuscule m'a permis de voir que le relais de postes était toujours là, qu'il y avait une publicité Frigéavia sur l'un des murs pignons d'une maison voisine et surtout qu'à Charmoy, Msieur Rasurel tenait toujours la pause grâce à la force de la triboélectricité.

Charmoy, Epineau-les-Voves (route de Sens, route de Lyon, nationale 6), 28 mai 2011)

*pour maman.

(Allégories)

A Champlay (89) : allégorie de la République et ses attributs sur le monument aux morts du village. Coiffée du casque de Poilu surmonté de la couronne civique elle porte dans sa main gauche une allégorie de la Victoire et dans sa main droite l'étendard. Ses épaules sont couvertes par une capote de Poilu.

Mars 2010.

(Crypte Saint-Etienne d'Auxerre)

Auxerre toujours :

sa crypte romane a été édifiée de 1023 à 1030

par l'évêque Hugues de Châlons.

Les fresques datent de cette époque.

Auxerre, mars 2010.